La Musique Municipale - Histoire

De 1830 A 1890.

Dans son histoire d’Ardres, Mr Ernest RANSON, notre distingué historien de l’Ardrésis, après avoir exposé dans ses détails les origines de la compagnie des Sapeurs-Pompiers d’Ardres dont la constitution officielle remonte à 1811, déclare que le premier document officiel relatif à la musique date du 18 avril 1830. La Société philharmonique d’Ardres avait pour président Blaise DURAND, natif d’Ardres, Garde du génie de la place. Elle comptait vingt exécutants portant uniformes, avec shako rouge au plumet bleu et blanc.

En 1832, une société dramatique des soldats de la garnison exprime le regret de n’avoir pas eu à sa soirée le concours de la société philharmonique.

En 1836, à l’occasion de l’anniversaire de la révolution de juillet, « les 3 Glorieuses », la jeune phalange musicale donne un concert au faubourg.

En 1848, l’on constate un essor de la musique qui prête son concours à une société dramatique composée d’amateurs de la ville qui, pendant plusieurs années, obtint un grand succès sur le petit théâtre ardrésien. A cette date, un professeur de musique, Mr MERCIER, vint s’installer à Ardres et, réunissant les éléments précédents, fonda une société philharmonique comptant plus de 30 membres. Le succès fut éphémère par suite du départ de Mr MERCIER, et c’est alors que se forma la fanfare des Sapeurs-Pompiers successivement dirigée par Mr WASSELIN et Mr Joseph DURAND. C’est ainsi que se passa la plus grande partie de la période impériale. C’est seulement après la guerre de 1870 que le goût musical se développe rapidement et que la petite fanfare des Sapeurs-Pompiers, sous l’impulsion de son président Mr TELLIER et la direction de Mr Paul FLITZ prit une extension considérable.

En 1878, une scission s’opéra et une nouvelle société musicale se forma sous le nom de « Musique Municipale d’Ardres » ayant comme président Mr CAZIN, remplacé plus tard par Mr LEVERD, et comme chef Mr Charles DURAND. La rivalité des deux corps, parfois un peu trop vive, eut pour l’art musical dans notre petite cité des conséquences heureuses qui produisirent des résultats inespérés. Toutes deux nombreuses et habilement dirigées, nos sociétés affrontèrent les concours de la région et partout se distinguèrent par une exécution de jour en jour plus remarquable.

La fanfare des Sapeurs-Pompiers avait remporté des médailles dans les concours d’Arras, de Calais, de Lens et de Cambrai, lorsque le départ de Mr TELLIER, en 1882, amena sa dissolution. Quelques uns des membres qui la composaient se rallièrent à la musique municipale qui avait également brillé aux concours d’Arras et de Calais et qui, dès lors, fit de rapides progrès et vit sa bannière s’émailler de nombreuses médailles ; abandonnant la 3ème division, elle gravit les 2 degrés de la 2ème division, puis classée d’office en 1ère division par son prix ascendant de Boulogne sur Mer, elle y lutta avec honneur au concours de l’exposition universelle de Paris en 1889 à côté des musiques des grandes villes de France. Son trésor de guerre pacifique se compose aujourd’hui de 2 médailles, 4 palmes de concours et 8 médailles de festivals.

Ernest RANSON

De 1890 A 1930.

En 1890, le président de la Musique Municipale d’Ardres était Mr BONNATAQUE, son chef Mr Charles DURAND, son sous-chef Mr Edouard DECLERCK, avec une section chorale dirigée par Mr Emile LERICHE, le chef actuel de la musique

En 1893, Mr Emile LERICHE est désigné pour les fonctions de sous-chef et en 1903, il prend la direction de la musique, Mr Léon DURAND étant le sous-chef. Sous cette nouvelle direction, la musique conservant les principes et le talent acquis avec l’éminent chef que fut Mr Charles DURAND qui continua, jusqu’à son décès en 1907, sa collaboration directoriale, fait un mouvement en avant et porte son effectif à 60 exécutants.

Professeur de solfège, Mr LERICHE enseigne la musique aux ardrésiens et suit particulièrement les progrès de ceux de ses musiciens qui semblent avoir des dispositions naturelles pour l’art musical; il est amené à présenter au conservatoire de Paris un enfant de l’Ardrésis, Mr DELMOTTE, qui revint avec un 1er prix.

En 1900, Mr BONNATAQUE est remplacé à la présidence par Mr BUBBE qui en assume la charge jusqu’au 1er juillet 1904. C’est alors le doyen d’âge du comité, Mr Cyrille GUIOT, qui prend la présidence jusqu’à la réunion générale du 17 février 1907 qui nomme Mr Emmanuel NONCLE, président, et Mr Frédéric PLAYE père, vice-président, lequel a donné à la Musique Municipale une impulsion heureuse suivie aujourd’hui avec dévouement par son fils vice-président en exercice.

En 1910, Mr Emile LERICHE remplace Mr Léon DURAND décédé, comme sous-chef, fonction qu’il remplit encore aujourd’hui.

Le 23 janvier 1912, Mr Léon MAILLOT remplace d’abord à la vice-présidence Mr PLAYE, décédé, puis par suite de la mort de Mr NONCLE président, Mr Léon MAILLOT est nommé président le 8 février 1914 et Mr Gaston BAUDE vice-président.

A la déclaration de la guerre survenue au moment où les musiciens d’Ardres se préparaient à affronter les concours, la plupart de ceux-ci sont mobilisés et nous savons tous que la musique a payé un large tribut à la patrie. Quatorze de ses membres actifs sont tombés au champ d’honneur.

Au cours de la guerre, Mr Emile LERICHE voyant l’effectif du cadre actif en dégression croissante et prévoyant les nombreux vides qui se sont produits dans les rangs des musiciens, se met à l’œuvre pour former de nouvelles recrues. Sans arrêt il continue patiemment ses cours de solfège et de musique instrumentale. Dans toutes sociétés, les jeunes assurent la continuité de l’œuvre commencée et poursuivie par les anciens. Ils sont l’avenir de la société et ce sont eux qui permettent de fonder les plus belles espérances.

A l’Armistice, c’est avec une poignée de musiciens que nous fêtons la victoire et que, dans un enthousiasme recueilli, la Marseillaise retentit sous les voûtes séculaires de notre église d’Ardres. Quelle satisfaction pour tous les ardrésiens d’entendre la musique restée muette pendant plus de quatre ans.

En 1918, la Musique est désorganisée : Les pertes de la guerre, le départ d’Ardres de plusieurs de nos musiciens cherchant ailleurs une situation plus favorable, les vétérans de chez nous qui pour raison de santé doivent avec regrets s’éloigner du cadre actif de la Musique. Une fois encore, Mr LERICHE et les musiciens se remettent au travail avec ardeur et l’on reprend les répétitions abandonnées depuis longtemps.

L’exemple du chef et l’assiduité des musiciens donnent les résultats attendus et l’on envisage la participation aux concours.

Le 8 juin 1919, Mr Claude CORNELOUP remplace à la vice-présidence Mr BAUDE décédé et, par suite de la démission de Mr MAILLOT, dans sa réunion annuelle du 15 février 1920, l’assemblée générale des membres de la musique désigne pour la présidence Mr CORNELOUP et pour la vice-présidence Mr CAUX, huissier.

C’est sous leur administration que la Musique Municipale d’Ardres, déclassée par un jury de la fédération des sociétés musicales du Nord et du Pas de Calais, remporte au concours de Lille en 1922, en 3ème division 2ème section, un 2ème prix de lecture à vue, un 1er prix d’exécution ascendant et un 1er prix d’honneur, passant ainsi en 2ème division, 2ème section.

En octobre 1922, après la démission de Mr CORNELOUP et de Mr CAUX, Mr René BLONDEL, notaire, est désigné pour la présidence et Mr Frédéric PLAYE pour la vice-présidence.

En septembre 1923, la Musique Municipale, avec la collaboration de la municipalité, célèbre avec enthousiasme et reconnaissance, le cinquantenaire comme musicien de son chef Mr Emile LERICHE qui reçoit, de la fédération des sociétés musicales du Nord et du Pas de Calais, l’Etoile Fédérale. Décoré des palmes académiques en 1912, Mr LERICHE est officier de l’instruction publique depuis 1928.

En septembre 1925, ce sont trois musiciens, Mr Gustave MARTEL, Mr Marcel DESOMBRE et Mr Jules MARTEL qui reçoivent aussi l’Etoile Fédérale, au cours d’une manifestation musicale organisée sous les auspices de la municipalité. Encouragée par le succès du concours de Lille et avec les influences agissantes du comité et la direction éclairée du chef, la Musique Municipale se prépare à concourir dans sa nouvelle catégorie.

En 1927, elle remporte au concours de Montrouge le 1er Prix de Lecture à Vue, le 1er Prix d’Exécution et le 1er Prix d’Honneur.

En 1928, la Musique Municipale est reçue officiellement à la Mairie, à l’occasion de son cinquantenaire comme Musique Municipale, pour entendre les félicitations et les encouragements du Général de St-Just qui fait part de son intention de fêter avec éclat le centenaire de la Musique en 1930.

Les municipalités qui se sont succédées depuis 1890 ont toujours donné leur appui à la Musique Municipale, mais à la veille de fêter solennellement le centenaire de la Musique d’Ardres, je tiens à exprimer notre reconnaissance à la Municipalité qui préside actuellement aux destinées de la Cité d’Ardres et particulièrement au Général de St-Just, le Député-Maire et à ses adjoints qui nous ont permis de donner à nos fêtes du centenaire toute l’ampleur et la solennité qui convenaient.

Texte de René BLONDEL, Notaire.

Président de la Musique Municipale

De 1930 A 2004

Peu de documents nous sont parvenus depuis 1930. La Musique Municipale a traversé la période de la 2éme guerre mondiale et c’est Jules DOUANES qui en prit la direction en 1945.

Puis plusieurs chefs se succédèrent :

1948 Henri BRIEZ

1950 André LERICHE

1953 Léon DELMOTTE

1954 Jules FERRANT

1956 Richard FLITZ

Interruption pendant 10 ans

1976 Jean-Michel BIECQ

1990 Christian POTTIEZ

2002 Xavier POTTIEZ.

En 1976, après une interruption de dix ans, Mr Jean-Michel BIECQ, professeur de musique, reconstitua, avec le soutien de Mr Edouard CONDETTE, Maire d’Ardres, la phalange musicale sous une forme associative.

En 1989, Mr Bernard CARPENTIER, Maire d’Ardres et Conseiller général, fit appel à Mr Christian POTTIEZ pour mettre en place une véritable école de musique dans la cité. C’est en 1990 que la Musique Municipale d’Ardres, placée sous la direction de son nouveau chef, retrouva un statut municipal.

Après un travail intensif de 9 années, la Musique Municipale fit honneur à ses prédécesseurs en gagnant au concours de St-Omer, son accession à la division supérieure 1ére section.

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